Mon juin 2012 ? Oui, mais encore...la suite !

   

 

              

 

 

               

 

Samedi 16 juin. Des pneus haute pression. C’est une des spécificités du Brompton. Ces pneus dopés le rendent léger comme une plume dans les côtes et le font filer comme une flèche en descente. Bien sûr sept kilos de pression, contre deux à trois pour le vtt, plus facile de gonfler à la station service… Autour d’un euro cinquante le litre de carburant, dites donc ! Entre nous, n’allez pas me cafter, quand je regarde évoluer les automobilistes je me dis que ce n’est pas encore assez cher. Non plus pour les inciter à se déprendre de l’étau des pétroles et des bagnoles (Ne leur en déplaise et quoiqu’ils prétendent, c’est à la portée d’un pourcentage non négligeable d’entre elles et eux !)*. Dimanche 17. Ça alors, le Prins Boudewijn est repeint depuis l’an dernier, vous voyez les photos ? Anno 1885, c’est à Knokke le plus vieil hôtel encore debout. Lundi 18. Carton plein. Longue nuit et réveil tardif. Toilette sommaire. Petit-déjeuner roboratif et paisible (Radio flamande et feutrée, « This boots are made for you » et « Puppet on a string »), vingt bornes à vélo entre Zwin et Zeebrugge, sandwich salade de poisson sur la plage, soleil sur Rubensplein, breadpudding croisé dans une boulangerie et mangé sur un banc près de la gare, retour nescafé sucré, premiers chapitres du dernier James Lee Burke… Oui, carton plein, journée fameuse. Mardi 19. Merci le ciel si bienveillant. Aujourd’hui comme hier avec en plus une paire

 

              

 

              

 

d’heures dans la dune à se tanner le cuir au soleil. Rose ce soir, chocolat demain. Derrière mes paupières, entre torpeur et somnolence, j’ai chipoté deux trois idées diluées dans la rumeur des vagues, du vent et du rire des mouettes. Le travail, amis lectrices et lecteurs sachant lire, toujours le travail. Mercredi 20. « La dictature c’est ferme ta gueule, la démocratie c’est cause toujours » (Woody Allen). D’accord seulement parce que la majorité d’entre nous cultive la résignation et le désintérêt pour la chose publique. Au cas où je peinerais dans mon blabla j’avais amené avec nous à la mer la réponse d’un échevin interpellé dans une de mes récentes missives. Je ne vais pas vous tympaniser avec ça, juste vous lire la première phrase : « Le problème que vous évoquez ne concerne pas une majorité de nos concitoyens (en un mot)… ». Évidemment la majorité s’en fout ! Je suis seul à écrire (ou presque) donc on me rit au nez. Mais on disait que…mille mécontents dans mille villes du pays écrivaient une ou deux fois par mois… Les réponses seraient autrement moins laconiques, non ? Voter ne fait pas le citoyen, les élus doivent être taraudés, travaillés au corps*. Jeudi 21. Ciel variable, temps chaud et lourd, humeur beau fixe. Rien, c’est ce qu’on a fait, Ji et moi. On a marché deux fois jusqu’à l’eau (ça me connaît, j’ai travaillé au téléphone), on y est entrés à la hollandaise (jusqu’à mimolette). Vendredi 22. Deux écoles existent quant au buffet. Certains jouent les équilibristes de cirque et chargent tout d’un coup, café et jus de fruit, yaourt et fruits frais, pain, fromage, confiture et miel, müsli, céréales. D’autres comme nous, Ji et moi, multiplient les allers-retours et picorent au gré et au fil de leurs envies… Ce matin le weekend arrive et le Boudewijn se peuple. Aimer la vie c’est aussi (surtout ?) les petites choses. Comme éteindre son portable pour siroter pépère, et mémère, son café (et foutre la paix aux autres… Nous, Ji et moi, préférons le calme du midweek même si cela nous prive du plaisir amusant de changer de table chaque matin pour perturber un brin les petits vieux qui veulent manger chaque jour à la même place. Samedi 23. Merci Khmers Amis ! Qui avez été bien inspirés quant au choix du cadeau d’anniversaire de Ji. Chamfort, sa dernière plaque élégante et classieuse, ses mélodies qui, tour à tour, envoûtent puis swinguent, et transportent les mots intelligents de Duvall et Gainsbourg. Pump up the volume ! En l’absence de K., notre voisine d’en haut, on a fait vibrer les murs et les vitres. Dimanche 24. Assis sur la terrasse j’écoute pépier les oiseaux, infimes boules de plumes, grand vacarme, et je mange quelques petites fraises goûteuses, sucre superflu. Je respire l’odeur de terre, humide le matin, de la nature. J’existe, simplement. C’est bien, c’est bon ! Je regarde le soleil apparaître, là-bas derrière la voie ferrée, je goûte les fraises dans ma bouche, je sens sur mon visage l’air encore frais. Tous les matins je sors saluer tout le monde au jardin, un bain de foule, quoi ! Je serre des mains, je surveille de près les limaces et les autres parasites, vade retro,  j’encourage les fleurs, ancolies et saxifrages, parmi d’autres, et les plantes, fraisiers, menthe marocaine et marjolaine, parmi d’autres. Et mon pote le potiron, miraculé du ciel, issu d’une graine prédigérée tombée du cul d’un volatile. C’est dimanche et je repasse par la cave des compteurs pour contrôler l’électricité. Treize kwh en moyenne par semaine. Je remonte de la cave et tourne le bouton de la radio, pour les titres de sept heures. Rien encore ce jour dans la marche du monde digne d’entrer dans les annales, ça sortirait plutôt des anales !

Aux micro-ondes je fais chauffer mes flocons d’avoine trempés dans de l’eau et une touche de miel. Aujourd’hui thé vert. C’est alors que débarque Ji avec sa bonne tête du matin. Pour elle flocons et café turc, qui est aussi grec et égyptien (et syrien et libanais)… Passage à la salle de bain. S’ébrouer. Nous n’avons pas de grand miroir où nous mirer en pied. Nous compensons au dehors dans les vitres et vitrines croisées ici et là. Deux centimètres de jambes en plus me plairaient assez comme me siérait davantage un nez plus court. Sinon je vis en bons termes avec ma plastique. Avec ce qu’il y a dans la boîte nous avons parfois, moi et moi, de petits différends. Vite applanis ! La mauvaise foi est radicale, comme pour l’arête de poisson la mie de pain.

Après nos ablutions nous avons clopiné, main dans la main, légers, hilares, heureux, par le ravel en bord de Meuse, jusqu’au marché dominical et central. Asperges et poivrons, raisins blancs sucrés sucrés. Ensuite nous sommes entrés en Outremeuse pour rejoindre Randaxhe, café institution, et son immense terrasse bien exposée au soleil et squattée le dimanche par des individus branchés (sur quoi ?) et une population cosmopolite, Orientaux du quartier, Teutons en goguette et autres compatriotes de Vermeer. A l’occasion de la fête de la musique nos édiles ont convoqué force fanfares. L’une d’elles, le Royal Guidon Hesbignon, cuivres, caisse claire et grosse caisse, qui, comme son nom l’indique, officie sur vélos et tandems, a défilé devant nous. Gérer un saxo et un vélo, souffler en pédalant ou pédaler en soufflant, n’est pas une sinécure ! Surtout pour des musiciens du troisième âge au moins dont la motricité et la mobilité défaillent un peu. Les deux femmes de l’orchestre devaient en outre veiller à ne pas trop montrer leur culotte…Mais ils jouaient bien et sans tomber, ouf !

Je me souviens, dans les années soixante, mon grand-père paternel tenait la trompette dans l’harmonie du village et ramenait parfois sa petite bande chez lui pour boire un verre. Ils jouaient tous en chœur et de bon cœur dans une pièce de cinq mètres sur quatre et de deux mètres vingt sous plafond jusqu’à se faire péter les tympans et exploser les vitres.

De retour chez nous, après un déjeuner léger, poissons et poivrons, j’ai expédié la vaisselle pour jouir d’une cuisine plus avenante. Cette tâche ne m’ennuie pas, Ji participe une fois sur deux mais je vais souvent seul au charbon. Le cérébral que je suis, ubiquitaire aussi, laisse ses mains dans l’eau savonneuse et s’égare dans l’éther, dans une vie de matière grise…

Ensuite quelques lignes d’un bon livre, Vendela Vida, James Lee Burke et nous sautons dans le 377. Le bus 377 remonte la vallée de l’Ourthe vers  Comblain. Comblain-au-Pont, car existe aussi Comblain-la-Tour. Aussi bien on s’en fout assez puisqu’on s’arrête bien avant chez nos amis les du Château-Lefy où nous débarquons régulièrement, sans prévenir, dimanche ou pas. Surprise ! Elle est pour nous quand ils ne sont pas chez eux. En l’occurrence cet après-midi ils y étaient et nous firent un accueil aimant et gratifiant. Nous ne venons pas souvent et, ce qui est rare est cher. Nonante minutes à rire et parler, de tout et de rien, parler de rien n’est pas à la portée de tous, de la famille, leur et nôtre, de voyages faits et à faire, de choses graves et de futilités crasses. Á débiner les uns, aussi, et déblatérer sur les autres, non ça jamais car nous avons la conversation dense, et la classe, qui nous gardent de cela. Café et thé, truffes et douceurs orientales, avec pistaches.

Notre temps écoulé, nos amis nous ont accompagnés, tels des pianistes, jusqu’à l’abribus le plus proche, mêlant ainsi la politesse et, nous le croyons, le plaisir. Nos échanges ont perduré jusqu’à l’arrivée du bus (venant de Comblain…) qui était exactement en retard comme il se doit. Mais sachons vivre, attendre en bonne compagnie n’est pas attendre, on prolongerait volontiers certains retards d’une seconde d’éternité.

De retour à nouveau, nous avons laissé le temps se dérouler à son rythme, que faire d’autre d’ailleurs, un repas léger, un carré de chocolat, une tasse de rooibos, les cartes de la météo, un peu de lecture et déjà le marchand de sable était là avec sa pelle et sa brouette, jamais en retard. Être un dimanche… (Il pleuvait ce 24 juin 2012 et j’ai donc retravaillé un texte écrit le même dimanche de l’année 2010). Lundi 25. Le blog comme la vie appartient à qui se lève tôt. J’avance bien dans ‘Cévé’. Un texte à paraître ici cet été qui raconte vite fait, mais en trois volets, ma carrière professionnelle, assez vite faite aussi. Mardi 26. Matin radieux, ciel bleu intense, soleil lumière intense, jardins autour couleurs intenses. Parfois je n’en demande pas plus. Mercredi 27. Aujourd’hui j’ai senti des élancements dans ma dent contre les banques (dirigées par des banqsters!). Ça revient régulièrement, un peu comme la malaria. J’y suis donc entré, j’ai dépassé les automates pour m’adresser au guichet humain ( ?!). « Bonjour ! Je viens retirer deux cents euros parce que je suis insatisfait de vos services et de l’usage que vous faites de mon argent ! ». Bien sûr, ça les a fait rigoler. Mais… On disait qu’on était cent à faire de même dans cinquante agences de cinquante villes du pays. Et que ça faisait tout de suite cinquante millions d’euros en un jour !!! On disait que ça rigolerait moins. Et qu’on avait les moyens qu’on se donnait et un sacré levier contre ces foutus marchés*. Jeudi 28.  Ce midi en mangeant notre saumon courgettes nous avons écouté un intéressant débat sur France Culture (midi-midi trente) autour de la fin de notre bon vieux système économico-financier (taper Dennis Meadows sur votre clavier d'ordi.) . Comment ? Compliqué et prise de tête France Culture ? Pas du tout. Si nous comprenons Ji et moi, c’est donc vraiment à la portée du premier imbécile venu. Enfin s’il en a envie (deux heures hebdo de France Culture ça vous dilue la pollution et le brouillard médiatiques*). Vendredi 29. On a fait trois machines au lavoir. Oui, les Belges disent volontiers lavoir. Les Français plutôt laverie. Les Canadiens…disent ce qu’ils veulent, on s’en fout. Nous recourons beaucoup aux équipements collectifs et aux services publics, Ji et moi. Parfois, c’est vrai, on fait avec dans l’état où ils sont. Moins d’objets achetés (machines et bidules, ordinateurs, auto…) qui encombrent la maison. Moins de consommation d’énergie (eau, électricité, carburant…). Moins d’emmerdes aussi avec certains pros qui le sont de moins en moins (moins efficaces et scrupuleux) pour installer des choses ou les dépanner. En fait c’est tout bon pour l’écologie et le vivre ensemble. Samedi 3O juin. Flûte voilà juillet et pas eu le temps de vous parler des livres qui nous accompagnent ces semaines-ci ! Mais je les ai photographiés...

 

 

*On disait que...

 

 

 

 

Rendez-vous dans quinze jours ?

 

 

 


 

 

 



27/06/2012
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