Un autre jour type ? Oui, mais encore...

On disait d’emblée qu’il était question d’un jour sans particularité, sans invitation ni excentricité luxueuse. Pas de virée en train à Bruxelles pour retirer un visa indien (départ 8h30, retour 13h30), ni de déplacement chez les parents pour raccourcir une haie (…) ou de balade en bus ici ou là (…). On ne change pas une équipe qui gagne !

Selon la saison je me lève entre 5h30 et 7h30. Je savoure mon premier café ou assimilé (Please, come on in, Mr Clooney…) et mes premiers mots écrits, lus ou écoutés sur France Culture. Je tâte un peu d’intendance en sourdine, fais le tour du jardin pour saluer les oiseaux et chasser les escargots, je sors Parlap le petit conteneur de déchets organiques puisque c’est mardi et je vais acheter une baguette pas loin puisque nous avons décidé la veille, Ji et moi, de petit-déjeuner chocolat-baguette. Vers huit heures elle paraît, ébouriffée, souriante, bâillant comme une lionne, chaude du lit comme un croissant du four, charmante, une reine

Donc chocolat-baguette. Et puis on attend le caca (Petite parenthèse pendant qu’on attend, un jour sur deux je ne cours pas et on disait que ce récit raconte un jour où je ne cours pas. Aussi un jour avec une météo fâcheuse).

Après le caca, chacun le sien, nous sommes assez réguliers en ce domaine, nous nous succédons, Ji et moi, dans notre petite salle de bain, en fait une manière de couloir large (étroit ?) d’un mètre cinquante et long de trois, lavabo et douche, fenêtre et radiateur, bacs de rangement empilés, boxers et culottes, chaussettes et mouchoirs, articles de toilette. Parfois nous nous y activons de
conserve, l’une sous la douche et l’autre devant le lavabo, voire l’inverse, ce qui demande un brin d’agilité et de coordination mais nous adorons être l’une près de l’autre voire l’un contre l’une. Ensuite l’humeur du jour et/ou ses petites nécessités s’emparent de nous. Soit nous marchons sac au dos et encapuchonnés (rappelez-vous, il pleut !) jusqu’au plus proche discounter germanique pour y glaner quelques produits exclusivement basiques. Soit, la procrastination ayant ses limites, on n’y coupe pas, une fois par mois, nous nettoyons notre petit intérieur, l’une aspire et l’autre lave. Soit nous y allons d’un petit galão (lait russe de Lisbonne) en dépouillant notre courrier, innombrable vous pensez bien !, ou en parcourant le quotidien ‘Le Soir’ (rarement en fait car je suis un peu brouillé avec les journalistes, comme vous le savez amis lectrices et lecteurs sachant lire) ou encore en lisant un des millions de livres qu’il nous reste à avaler avant la mort… Et c’est déjà midi ! Notre repas est souvent frugal mais toujours bon, genre pâte et crevettes à la diable ou riz complet (pas même un strapontin !) et steak de quorn. Après le déjeuner nous torpons. Torper ne sera pas le dernier mot que j’invente. Nous pensons, bavardons, méditons… mais pas longtemps car, comme le temps est moche (rappelez-vous, il pleut !), nous avons rendez-vous à la bibliothèque, celle du centre ou de notre quartier, pour y recenser les étagères et les présentoirs de livres ou nous installer devant l’un des ordinateurs mis à disposition des inscrits en ordre de cotisation. Notre engouement pour le monde numérique et virtuel est certes mesuré, mais nous sommes néanmoins capables de lui voir ses avantages et ses intérêts. Le cas échéant, de nous en servir. S’en servir sans s’asservir ! Si ce n’est avec la bibliothèque, nous sommes peut-être convenus d’un rendez-vous avec l’une ou l’un de nos ami(e)s, et la liste en est kilométrique (vous pensez-bien !), pour papoter ou philosopher (bref, regarder sécher la peinture) devant un thé vert, ou pour voir un film. Pas souvent car ça vous plombe un budget. Mais il va de soi, de nous en tout cas, que l’après-midi peut se passer à traîner dehors, oui aussi sous la pluie !, ou dedans à lire, écouter de la musique ou remettre cent fois sur le tapis la même conversation en la modulant, la poussant plus loin ou sur une autre voie… Dix-sept ou dix-huit heures débarquent le plus souvent sans crier gare, à fond de train, évidemment, comme je suis drôle ! On n’a le temps de rien, dites donc. Mais on a le temps de rien, heureusement, quand même (notre prérogative).
Nous nous couchons tôt donc nous dînons tôt. Et léger puisque manger le soir c’est faire de la graisse. Vers 18h30 un bol de soupe, une tartine, les jours de fête nous partageons une pizza (une vraie, pas une merde surgelée), sicilienne ou napolitaine (o forse una quattro stagioni, chi lo sa ?). Une vaisselle, une cuiller de télévision, une louche de lecture, un jeu des sept erreurs (pour rire !) et voici le marchand de sable… Un deuxième jour type !

 

Post-scriptum : à l’heure où je décide après mûre réflexion d’en retourner à mon anonymat ordinaire, ou à mon ordinaire anonyme, publier le ci-dessus ‘Un autre jour type’ m’est apparu  très approprié. Il en va des blogs, amis lectrices et lecteurs sachant lire, comme des petites fêtes. Mieux vaut s’en aller tant qu’on s’amuse encore…

Soyez bien !  

 



14/02/2013
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